Ven. Avr 19th, 2024

Par Martine Dallaire

Saviez-vous que les abeilles font partie des espèces en voie d’extinction et qu’elles font partie intégrante de notre chaîne alimentaire ? Un tiers de ce que nous consommons dépend de la pollinisation. Afin de sensibiliser les citoyens à cette problématique, la Journée mondiale des abeilles a été proclamée comme étant le 20 mai, et ce, depuis deux ans.

Le monde des abeilles en soi est en crise depuis à peu près 15 ans. Les menaces pesant sur les abeilles et autres pollinisateurs se présentent sous plusieurs formes, notamment la déforestation, la destruction des habitats, l’utilisation des pesticides, les changements climatiques à la destruction des habitats en passant par l’utilisation de pesticides. L’ONU rappelle d’ailleurs que le taux d’extinction des pollinisateurs est 100 à 1000 fois plus élevé que la normale.

Or, les abeilles à miel sont les plus grands insectes pollinisateurs. Trois produits maraîchers sur quatre au monde dépendent des insectes transporteurs de pollen. En ce temps où l’autonomie alimentaire est au goût du jour, notre équipe s’est demandé comment se portent nos abeilles et les campusiens qui butinent pour leur survie.

Des répercussions jusque dans notre assiette

Alors que l’autosuffisance alimentaire a la cote, il est bien de se rappeler qu’environ 30 % de l’entièreté de la production agricole planétaire, destinée ou non à la consommation humaine, est tributaire des insectes pollinisateurs. C’est sans compter que près de 75 % de la production mondiale de graines et de fruits qui se retrouvent dans notre assiette dépend également des pollinisateurs. On gagnerait à avoir des écosystèmes qui ont une plus grande biodiversité et qui se régularisent de façon indépendante, sans forcément nécessiter l’utilisation importante d’intrants en provenance d’autres régions et dont l’approvisionnement a été récemment fragilisé par la crise de la COVID. La mise en valeur des ruches fait partie des initiatives réalistes, à ce titre.

Ruches Campus à la rescousse

Le projet Ruche Campus est une initiative étudiante qui a vu le jour en 2014. Il vise l’implantation de ruches sur le Campus principal. Un apiculteur externe a agi comme mentor auprès des étudiantes et étudiants impliqués afin d’assurer une formation tant au niveau technique, qu’au point de vue animalier et de la sécurité.

En 2016, l’équipe a fait l’acquisition de deux ruches et, depuis, contribue à la protection des abeilles. Les étudiants impliqués s’occupent tant de l’entretien des ruches que de l’hibernation des centaines de petites ouvrières et de la récolte du miel. Aujourd’hui, plus d’une vingtaine de personnes consacrent plusieurs heures de bénévolat pour aider la cause des butineuses.

Pourquoi des ruches sur le campus ? 

Deux raisons majeures expliquent l’existence des ruches sur la colline universitaire. D’une part, le souci d’accroître la biodiversité sur les campus cadre bien avec le concept de campus durable. D’autre part, l’apiculture urbaine est de plus en plus cruciale dans un contexte d’une importante diminution des populations apicoles. Étant situé à flanc de montagne, le campus principal bénéficie d’un environnement naturel idéal pour les insectes. De même, l’ajout récent de plantes à fleurs et d’une pommeraie, ainsi que les deux jardins constituent des attraits supplémentaires pour des abeilles. L’Université n’utilise également aucun engrais de synthèse ni pesticide.

Afin d’assurer la sécurité de la population étudiante aux prises avec des allergies aux abeilles et d’offrir un milieu tranquille à proximité de plantes à fleurs aux reines et à leurs ouvrières, on a installé les ruches en périphérie du campus. Les abeilles butinant généralement dans un rayon de 3kms de leur habitat, il est recommandé de prendre les précautions qui s’imposent et de ne pas s’approcher des ruches pour éviter les incidents malencontreux.


Crédit Photo @ Ruche Campus

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