Lun. Mar 25th, 2024

Par Sandrine Martineau-Pelletier

Que ce soit pour décrocher un nouveau diplôme ou simplement pour le plaisir d’apprendre, le retour aux études des personnes ayant déjà eu une première carrière n’est pas rare à l’Université de Sherbrooke. Selon leur contexte, les « nouveaux » étudiants ont deux cheminements qui s’offrent à eux : l’université standard ou l’Université du troisième âge (UTA).

Une deuxième maitrise

Jean-Sylvain Pelletier est en transition de carrière. Ayant pratiqué 35 ans en tant qu’avocat en milieu disciplinaire, il vient tout juste d’obtenir sa maitrise en médiation à l’Université de Sherbrooke sur le Campus de Longueuil. Son retour aux études s’est fait à l’âge de 58 ans, lorsqu’il a décidé de préparer sa semi-retraite, comme il l’a mentionné dans son entrevue donnée au Collectif. « Je le fais avant tout pour m’amuser, mais aussi pour meubler ma retraite », explique-t-il. L’idée de commencer une nouvelle carrière lui est venue il y a cinq ans, alors qu’il pensait à ses projets de retraite. « Pour moi, la médiation est la suite de mon expérience en tant qu’avocat, mais je le fais aussi pour m’amuser. J’ai toujours aimé les études, donc ça n’a pas été un choix très difficile ».

Conciliation travail-études-famille

Le plus grand défi pour M. Pelletier a été de concilier son travail à temps plein en tant qu’avocat, en plus de sa vie familiale et de ses études. L’horaire des cours était avantageux pour son emploi du temps : un vendredi et un samedi chaque deux fins de semaine, le tout pour une période de cinq semaines. Il avait donc trois fins de semaine dédiées à son cours. « C’était très intensif, puisque je devais faire beaucoup de lecture et de travaux préparatoires avant de me présenter au cours. C’était très demandant, même si j’avais un plaisir fou à le faire », mentionne-t-il. Passer du temps avec sa famille était selon lui son « implication parascolaire » lors de ces semaines, car les études prenaient beaucoup de place.

Se sentir à sa place

Lorsque je lui ai demandé s’il aurait aimé s’impliquer dans les nombreux groupes étudiants, il a répondu qu’il n’avait non seulement pas le temps de le faire, mais qu’il se sentait trop différent pour s’intégrer dans ces groupes. « Je ne me considérais pas comme un ‘‘vrai étudiant’’. J’étais un peu à part, vu mon âge ». Avec ses 63 ans, il était dans les personnes les plus sages de sa cohorte, considérant que l’âge moyen des universitaires est de 22,8 ans. « La majorité des étudiants avaient l’âge de mes enfants, donc c’était rafraichissant. J’ai adoré travailler avec ces jeunes. Ils sont curieux, très ouverts et ont beaucoup de volonté », exprime M. Pelletier.

Étudier à 63 ans vs à 20 ans

La matière donnée dans les cours n’est point reçue de la même façon à 63 ans qu’à 20 ans, selon M. Pelletier. « Quand on a 20 ans, on étudie pour assurer son avenir, et donc aller se chercher un diplôme. Bien que je veuille aussi avoir mon diplôme en médiation, je le fais pour le plaisir. J’ai le choix de le faire, donc c’est une expérience beaucoup plus complète. » Son sujet de maitrise étant en lien avec sa carrière d’avocat, M. Pelletier ajoute que ses cours « complétaient l’expérience terrain acquise pendant [s]a carrière, en expliquant parfois des phénomènes qu’[il] n’avai[t] pas compris dans le feu de l’action ».

Apprendre pour le plaisir

Pour sa part, Lilianne Gagnon a décidé de retourner aux études purement pour le plaisir. Étudiante à l’Université du troisième âge de Sherbrooke, cette dame de 76 ans choisit les cours qu’elle veut suivre chaque session. « J’ai suivi des cours sur les religions au Moyen-Orient, sur les peintres du Québec, sur la spiritualité et le vieillissement, et beaucoup d’autres! Il y avait aussi des cours plus physiques tels que le yoga », explique-t-elle.

Veuve depuis deux ans, Mme Gagnon a trouvé les études très utiles pour apprendre, mais surtout pour se divertir. « C’est une activité sociale qui permet de sortir de sa solitude et de rencontrer de nouvelles personnes. Je me sens privilégiée de pouvoir assister à ces cours », mentionne-t-elle en précisant qu’elle espère que sa maladie de Parkinson ne l’empêchera pas de continuer ses activités. Tout au long de sa carrière de gestionnaire d’auberge, Mme Gagnon a suivi plusieurs cours dans les différentes universités du Québec. Elle était donc contente de pouvoir continuer cette tradition, même en étant plus âgée.

L’UTA

Les cours donnés à l’UTA sont adaptés aux besoins et aux intérêts des personnes du troisième âge, tous milieux confondus. Aucune évaluation n’étant donnée, il n’y a pas de diplôme attribué par cette université associée à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke. L’établissement est divisé en 29 « antennes », qui sont des rallonges de l’UTA. En plus d’être présentes dans les Cantons-de-l’Est, on peut trouver ces différentes antennes au Centre-du-Québec, dans la région de Charlevoix, sur l’île de Montréal, à Laval, dans les Laurentides, dans Lanaudière, en Montérégie et en Outaouais. L’UTA fête son 42e anniversaire cette année.


Crédit Photo © Université de Sherbrooke

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