Et puis y’a les deux ans-poussières, c’est pu pareil.
C’est beau de faire sa forte. Pousser de la fonte pour des gros pipes d’air vides, une tête remplie de liquide, le pilote automatique sur les stéroïdes. Deux ans-poussières comme si c’e´tait hier j’aurais dû me taire. T’avais peur du noir mais tu tripais à t’pitcher dedans. T’as dit c’est fini j’avais besoin d’un répit j’étais accroupie malgré la crampe impromptue j’ai dit ok, oui.
Environ 1095 journées à pas changer de statut de relation sur les Facebooks. Tu voulais qu’on sache que j’étais ta tienne, pis que eille-estik-ma-blonde-est-à-moé-les-internets-check-toé. À être dedans l’amour, le vrai – salut aux plus avancés qui se disent hahahaha ma pauvre tu sais pas c’est quoi l’amour. Faux.
J’suis pas spécialiste des papillons ou des confettis de coeurs. J’ai aucun talent pour hypnotiser les belles faces qui me donnent chaud. J’ai des plats dans les pieds en permanence, même pas besoin de m’enfarger dedans. Je joue pas vraiment dans la cour des grandes, des entourloupetteuses scoreuses. Je joue pas sur le premier trio pour ce qui est de l’habileté à manier le flirt. Ma main de maître est assez soumise à mes joues rouges. Je crée pas de remous pour éviter les grands ménages douloureux. Fait que non, je reste peut-être pas ancrée dedans les mémoires ou dans les perles rares.
Sauf une fois. Une vraie. (Mais pas dans un chalet).
Pas celle des veux-tu-être-mon-chum-coche-oui-ou-non. D’l’amour, beaucoup. Trop des fois. Trop, la fois.
S’aimer à ne plus être capable d’oublier quand il fallait désormais s’oublier parce qu’on s’oubliait. Deux ans-poussières à se tordre l’estomac pour essayer de faire sortir les restants de bouttes d’amour. Pis d’autres morceaux qui restent en travers de la gorge pis qui prennent le temps de se faire une visite touristique de groupe de ta trachée. Ça finit jamais ces affaires- là. Pas de tarif enfant ou étudiant, faut que t’écopes comme un adulte, plein prix mon ami. À le voir t’aimer-encore-au-fond, à le voir tourner en rond, à le voir tomber quand tu dis « j’ai dit non bon ». À le voir te supplier de revenir, à le voir se supplier de devoir partir. À se désentrelacer malgré les racines du temps. Malgré les « on va s’aimer tout le temps ».
À continuellement remettre tes plasters sur le cœur parce que la crasse s’accumule à cause du côté collant. À suivre les phrases des bons-vivants. Ouvrir la porte aux intéressants.
À te voir partir avec une quelqu’une c’est décalissant.
Quelques centaines de jours plus tard j’me vois courir après ma queue comme un chien qui prend conscience de lui 2 secondes. Faut que j’te laisse partir, c’est pu la fin du monde.
Crédit photo © maxisciences.com
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