Mer. Mar 27th, 2024

Par Abdennour Edjekouane

Le mouvement du Plastic Attack a débuté en mars 2018, à Bristol en Angleterre, et il est rapidement devenu populaire dans le monde. Ici, au Canada, le premier Plastic Attack a été mené à Montréal en 2018, et un autre à Sherbrooke le mois de novembre passé. Le Collectif a rencontré Charles Verville, l’un des organisateurs de l’événement.

En quoi consiste précisément le Plastic Attack ?

L’objectif d’un Plastic Attack est de dénoncer le suremballage. Cet évènement consiste à aller faire son épicerie comme à l’habitude et retirer tous les emballages (inutiles) à la sortie du magasin en les laissant dans les paniers à l’entrée du magasin. Tous ces emballages sont à usage unique et ne sont pas toujours nécessaires.

Nous avons eu beaucoup de réponses disant « je vais le recycler rendu à la maison », mais c’est justement ça, le problème. On croit tous qu’en le mettant au recyclage, le plastique ne devient plus un problème. Une grande partie des matières dans le bac de recyclage n’est pas recyclée, puisqu’elle peut être contaminée par quelqu’un qui a fait un tri inefficace.

Le fonctionnement

À l’épicerie, une action est menée durant trois heures pendant une bonne période d’affluence. Après être passés à la caisse, à leur sortie, les clients déballent tous leurs produits emballés et suremballés inutilement en les laissant dans les paniers placés à l’entrée du magasin. À la fin de ces trois heures, nous constatons l’ampleur des dégâts… c’est un message visuel fort et un appel à la réaction qui va découler (nous l’espérons) de l’action de chacun.

Qui est « visé » par ces attaques ?

Tout le monde est « visé » par ces attaques. Encore une fois, l’objectif est de dénoncer le suremballage et de faire réaliser à tous et toutes la problématique. Les consommateurs doivent prendre conscience du problème et faire des achats intelligents. En boycottant les articles suremballés, les producteurs n’auront pas le choix de s’adapter et de réduire leurs emballages. Le pouvoir des consommateurs est très fort et c’est pourquoi le Plastic Attack se réalise au bas de l’échelle. De plus, le commerçant aussi est visé. Plus il y a de personnes qui participent à l’événement, plus il réalise que les consommateurs sont prêts à des changements. Il va donc avoir plus tendance à instaurer des procédures internes réduisant le suremballage. Par exemple, depuis quelques temps, beaucoup d’épiciers permettent aux clients d’apporter leurs propres contenants pour y mettre leur charcuterie. Ils ont même parfois des sections de noix en vrac.

Y a-t-il une volonté de populariser le Plastic Attack davantage dans la province?

Il faut le populariser davantage, que ce soit ici, dans la province, ou ailleurs dans le monde. Nous vivons tous sur la même planète et le problème est global. Des quantités énormes de plastique se retrouvent dans nos milieux naturels et c’est notre devoir à tous d’y mettre un frein.

Qui participe à ces opérations?

Tous les clients sont invités à y participer. Ils n’ont qu’à retirer les emballages superflus à la fin de leur épicerie. L’épicier aussi participe puisqu’il est important d’avoir son accord avant de faire l’évènement. À la fin du Plastic Attack, nous transmettons à l’épicerie les commentaires des clients quant à la disponibilité des produits en vrac, aux produits vendus, etc.

Comment faites-vous pour attirer les gens et les sensibiliser à cette cause?

Nous avons fait de la publicité en ligne seulement sur Facebook, puisque c’est un réseau social très populaire au Québec. Nous avons contacté certains médias pour pouvoir attirer encore plus de personnes et, heureusement, nous avons eu quelques réponses positives. Il est certain que sans budget, la publicité est très limitée, mais nous avons quand même eu plusieurs répondants sur Facebook.

Quel est votre objectif en tant qu’organisateur de cet événement ?

Dans un premier temps, l’objectif est d’amener les épiceries à se rendre compte qu’il existe un vrai problème d’emballage et de suremballage. Ensuite, si les consommateurs montrent que leurs besoins ont changé et que ces derniers ne veulent plus acheter les produits qu’ils avaient l’habitude de consommer auparavant (à cause d’un emballage excessif), les détaillants n’auront pas d’autre choix que de s’ajuster. C’est la loi de l’offre et de la demande

Quels sont les autres moyens que vous utilisez ou voulez utiliser pour sensibiliser davantage la population au suremballage ?

Sur place lors de l’événement, nous avions apporté plusieurs articles qui remplacent le plastique à usage unique. Par exemple, au lieu de prendre des sacs à fruits en plastique, il existe des sacs en tissu à usages multiples. Maryse, une bénévole engagée, en avait fabriqué quelques-uns à partir de matériaux réutilisés et en donnait gratuitement à ceux qui n’en avaient pas.

À quand la prochaine opération?

Malheureusement, pour le moment nous n’avons rien de prévu. Cela dit, nous aimerions bien en refaire un autre puisque cela ne demande presque pas de temps et d’organisation. L’essentiel est de trouver un commerçant voulant participer à l’événement et ensuite y aller pour solliciter et sensibiliser les consommateurs. Une personne qui voudrait participer à un tel évènement n’a qu’à chercher « Plastic Attack » sur Google ou Facebook, avec la ville de destination, pour connaître les dates des évènements à venir. Ce nom est international et c’est d’ailleurs pourquoi il est en anglais. Toutefois, nous encourageons tout le monde à organiser un Plastic Attack dans un marché près de chez eux!

Voici quelques gestes simples que les consommateurs peuvent poser au quotidien pour contrer le problème du suremballage :

  1. Toujours emporter des contenants réutilisables (p. ex. tupperwares, pots Masson) avec soi pour acheter son lunch ou son café à emporter;
  2. Choisir les aliments les moins emballés lorsque c’est possible (p. ex. un concombre non emballé plutôt qu’emballé);
  3. Être à l’aise de demander de mettre les produits achetés dans ses contenants et de laisser ses emballages à la sortie du magasin;
  4. Au moment d’aller faire les courses, penser à apporter ses propres contenants et sacs en tissu;
  5. Apporter un sac en tissu lorsqu’on va acheter du pain ou des viennoiseries à la boulangerie;
  6. Acheter le plus possible en vrac : LOCO, Vrac & Bocaux, Mega Vrac, Le Silo, Vrac en Folie (à Montréal);
  7. Réutiliser le plus possible!

Crédit Photo @ Novae

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