Par Émilie Pinard-Fontaine
Dans le cadre du cours Apprentissage par le service dans la communauté, une dizaine d’étudiants au doctorat en médecine ont constitué une escouade COVID-19. Celle-ci a pour mission d’offrir une oreille attentive à la population sherbrookoise en ce qui a trait à la pandémie. Pendant trois fins de semaine, du 22 janvier au 7 février, les membres de l’escouade effectuent du porte-à-porte dans les quartiers ciblés par la santé publique de l’Estrie dans l’espoir de redonner le sourire aux citoyens.
Le cours Apprentissage par le service dans la communauté, offert par le Dr David-Martin Milot, médecin spécialiste en santé publique, vise
à enseigner comment la santé se décline dans ses déterminants sociaux. Incluant un programme de bénévolat d’une quinzaine d’heures, le cours permet aux étudiants d’apprendre sur le terrain auprès de différents organismes.
Devant l’incapacité des doctorants à compléter leurs heures de bénévolat à cause des restrictions dues à la COVID-19, la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) s’est alliée à la santé publique de l’Estrie afin de créer l’escouade étudiante COVID-19. Cette initiative permet de faire d’une pierre deux coups en aidant à la fois les membres de la communauté étudiante, mais aussi la santé publique. Celle-ci avait en effet ciblé le besoin de communiquer directement avec la population. Cependant, elle manquait d’effectifs pour effectuer des rencontres individuelles. Le but de l’opération consiste à envoyer des bénévoles discuter avec les habitants de Sherbrooke pour prendre le pouls de leur santé globale.
« Notre but c’était vraiment d’aider les personnes. On était là pour les écouter et l’on voulait qu’à la fin de la journée ils se sentent mieux. »
– Dounia Mouldy, membre de l’escouade étudiante COVID-19
Un accueil mitigé
Les différents quartiers de la ville ont été sélectionnés par la santé publique pour leur indice de défavorisation ou parce qu’ils ont connu des éclosions de COVID-19 au cours de la dernière année. Si les citoyens commençaient par se méfier et pensaient que les bénévoles voulaient les surveiller et leur donner des amendes, ils se sont rapidement dégourdis lorsqu’ils ont compris le but de l’intervention.
« C’était drôle parce que la majorité du temps, lors des 15 premières secondes d’interactions, les gens ne souriant pas, ils se posaient des questions. Mais, au fur et à mesure de la conversation, ils s’ouvraient un peu plus et, à la fin, ils étaient contents », explique Sophie Béland, une autre membre de l’escouade étudiante COVID-19.
Certains, notamment des personnes âgées, ont même été ravis de la visite de l’escouade, qui leur a redonné le sourire. Plusieurs témoignages de reconnaissance ont récompensé les bénévoles en leur démontrant l’importance de leur implication. Le porte-à-porte a aussi permis jusqu’à maintenant de signaler des cas des détresses aiguës à la santé publique, qui pourra ensuite poser les actions nécessaires en fonction des besoins de chacun.
Une expérience concluante
En somme, ce fut une expérience enrichissante pour les étudiants qui ont pu enfin établir un contact avec la population.
« Ça me mettait un peu dans le rôle de la relation médecin-patient. Je voyais que je bâtissais une petite relation de confiance et il y avait du monde qui justement s’ouvrait à moi de cette façon-là », indique Ivan Agustin Baceski, membre de l’escouade étudiante COVID-19.
Il faut dire qu’avec la pandémie, les étudiants n’ont eu que très peu de contacts avec la clientèle. Seuls chez eux à étudier, ils ont été ravis de ce contact humain inespéré.
Cette initiative a en outre permis de répondre à un besoin de la population qui se sent parfois peu écoutée dans la présente situation. De plus, l’escouade étudiante COVID-19 a rendu la santé publique plus accessible pour les citoyens qui ne voyaient que sa représentation à la télévision.
« Je pense que c’est quand même un besoin qu’on a comblé en allant parler aux gens et en rendant la santé publique plus accessible pour eux. »
– Raphaëlle Bouchard-Lajeunesse, membre de l’escouade étudiante COVID-19
Si Dounia Mouldy, Sophie Béland, Ivan Agustin Baceski et Raphaëlle Bouchard-Lajeunesse ont, quant à eux, complété leurs 15 heures de bénévolats, plusieurs autres doctorants se relaieront entre le 30 janvier et le 7 février pour rejoindre le maximum de citoyens. Néanmoins, cette initiative, créée à la hâte, semble déjà porter fruit !
Crédit Photo @ Sophie Béland
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