Mar. Avr 23rd, 2024

Par Martine Dallaire

Une équipe de futurs ingénieurs planche actuellement sur la conception d’un avion à propulsion hybride électrique. L’appareil, qui est l’objet d’un projet de fin d’études, est le fruit d’une collaboration étroite entre des étudiantes et étudiants des programmes de génie mécanique et de génie électrique de l’Université de Sherbrooke. Il s’agit d’une première canadienne et on est bien près également d’une première mondiale, puisque c’est non seulement le premier avion de ce type à être construit au Canada, mais il serait également l’un des premiers au monde.

Un travail concerté des intervenants du milieu

L’appareil est connu sous le nom de HERA, un acronyme signifiant Hybrid Extended Range Aircraft. L’équipe, composée de finissantes et finissants au baccalauréat, fabriquera un prototype technologique fonctionnel. Ce dernier fera valoir l’intérêt de la propulsion électrique en aéronautique. C’est le professeur David Rancourt de la Faculté de génie, associé à l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT), qui supervise le projet, lequel bénéficie de la plus importante commandite jamais octroyée par la compagnie aéronautique Pratt & Whitney dans le cadre d’un projet de fin d’études. D’autres entreprises dans le même secteur ont également témoigné d’un intérêt certain envers le projet HERA, puisque le chef de file Bombardier ainsi que la compagnie sherbrookoise Optis Ingénierie figurent aussi dans l’entente de partenariat. Selon le professeur Rancourt, instigateur du projet, la collaboration entre les différents acteurs dans le domaine, soit les étudiants de niveau collégial et universitaire, de même que les entreprises technologiques, crée une synergie qui permettra des avancées considérables tant au niveau de la conception, que de l’assemblage et de la maintenance d’avions électriques hybrides.

La filière électrique québécoise, source d’innovation

La filière électrique au Québec occupe une place importante depuis plusieurs décennies. Aussi, il importe de conserver cette longueur d’avance dans le domaine, mais surtout, de continuer à développer cette expertise. Il en va des aspects économiques tout autant que de la sécurité aéronautique. Il va sans dire que la fiabilité d’un moteur hybride électrique est de beaucoup supérieure à celle d’un moteur traditionnel propulsé par du carburant. Ceci s’explique par l’architecture parallèle des propulseurs. Les hybrides de type parallèle combinent les puissances délivrées par les deux types de moteurs pour propulser l’engin, c’est-à-dire qu’en cas de panne de l’un des propulseurs, la sécurité du vol n’est pas compromise pour autant, l’autre propulseur assurant la relève. Ce qui n’est pas le cas avec le moteur à essence seul.  De même, la consommation énergétique d’un avion hybride est deux fois moindre que celle d’un avion traditionnel, ce qui est loin d’être négligeable économiquement parlant.

L’avion, un KR2 (haute vitesse, deux places) devrait atteindre une vitesse de montée de 12,7 mètres par seconde lorsque converti avec une propulsion électrique. La puissance du moteur, quant à elle, pourrait atteindre 135 chevaux-vapeur, ce qui représente une hausse de 70 % par rapport à la force originale. Par le fait même, la distance de décollage sera réduite de 40 % et l’autonomie de vol de 300 kilomètres s’avère une prérogative intéressante pour les destinations régionales. Bref, l’appareil risque d’attiser la curiosité des grandes entreprises aéronautiques en raison de ses multiples avantages.

Finalement, il faut savoir que l’équipe de concepteurs s’activera surtout autour de la création et la fabrication de plusieurs systèmes, dont la motorisation, la génératrice, les batteries, ainsi que les ailes en composites.


Crédit Photo @ Projet HERA, page Facebook

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