Mer. Avr 24th, 2024

Par Martine Dallaire

Un important appel a été lancé par 201 signataires – membres de la communauté étudiante et du corps enseignant – dans la lettre ouverte à la classe politique, aux collectifs et groupes communautaires ainsi qu’aux syndicats et associations étudiantes de niveau post-secondaire pour entrer dans le mouvement qui vise à mettre fin aux stages obligatoires non rémunérés, et ce, à tous les niveaux.

Depuis plus de deux ans, des militants de la communauté étudiante ont joint leurs efforts dans le but d’effectuer des moyens de pression dont une grève générale des stagiaires. L’initiative semble porter fruit, puisque les militantes et militants peuvent compter sur plusieurs associations et coalitions étudiantes dans les établissements de niveau post-secondaire de trois régions, soit Sherbrooke, Gatineau et Montréal.  Des démarches sont également en cours dans d’autres régions afin d’exercer davantage de pression sur les autorités. Il s’agit des régions de Trois-Rivières, Saguenay, Québec et Rimouski.  

Des risques de grève

Il y a de fortes raisons de croire qu’une grève des stagiaires sera déclenchée au cours de la prochaine session d’hiver. Des actions planifiées menant à une grève générale illimitée sembleraient déjà avoir été adoptées lors des assemblées générales de certaines associations étudiantes. Il semblerait qu’il n’y ait pratiquement aucune contestation quant au motif principal de la grève projetée, selon les informations obtenues en discutant avec certains étudiants sur les campus des institutions concernées.  

Un premier défi de masse pour le gouvernement caquiste

Cette grève risque de causer bien des remous compte tenu qu’il s’agit de la première confrontation organisée entre les stagiaires et leurs futurs employeurs, mais aussi, entre le nouveau gouvernement caquiste et les mouvements étudiants. Les moyens de pression ne visent aucunement les stages ayant eu lieu dans la cadre des programmes à régime coopératif. Ils visent davantage les stages non rémunérés obligatoires présents dans de nombreux programmes de formation.

Les femmes davantage touchées

Il s’agit souvent de programmes où l’on retrouve davantage de clientèle féminine et au sein desquels se trouvent aussi de nombreux immigrants ou parents étudiants. C’est le cas des programmes de pratique sage-femme, de travail social, d’enseignement, de soins infirmiers, d’éducation spécialisée, des classes d’art et de journalisme, entre autres. Le travail effectué dans le cadre des stages obligatoires non rémunérés s’apparente souvent à des tâches traditionnellement réservées aux femmes ou à des tâches de nature bénévole. Les moyens de pression auront donc pour but de s’attaquer à la dévalorisation des emplois majoritairement occupés par des femmes, dans un premier temps, tout en tentant d’améliorer les conditions de vie des étudiants qui, en raison de leur présence à temps plein à un stage non rémunéré, doivent souvent mettre de côté un emploi à temps partiel lucratif, une situation qui les conduit à un certain appauvrissement. Une grande campagne en faveur de la rémunération obligatoire des stages de tout type sera donc mise en branle.

La fin du cheap labor

Les demandes estudiantines risquent également de mettre fin au cheap labor que constituent les stages étudiants en raison de l’absence de rémunération dans des secteurs où trop souvent les employeurs doivent composer avec des budgets serrés, comme dans le secteur public, par exemple.

*Cet article s’inspire de la lettre ouverte mentionnée au début*.


Crédit Photo @ Melina Desrosiers

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