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Développé avec la Révolution tranquille, le mouvement étudiant poursuit un éventail de revendications relatives à l’accessibilité aux études (droits de scolarités, prêts et bourses) ainsi qu’à l’orientation et la gestion universitaire. Voici un petit aperçu des plus importantes grèves étudiantes que le Québec a connues.

Par Vanessa Racine

Émergence du mouvement sous le régime Duplessis

Le 6 mars 1958, les 21 000 étudiants des universités de Montréal, Laval, McGill, Bishop et Sir George Williams déclenchent une grève d’un jour (3 jours à Laval); ils revendiquent la gratuité scolaire à l’université. Parmi les personnalités appuyant les étudiants, on compte alors Pierre Elliott Trudeau et René Lévesque.

Le 7 mars de la même année, trois étudiants se rendent à Québec et demandent à rencontrer le premier ministre Duplessis, qui refuse de les recevoir. La scène se répétera pendant 37 jours.

Campus-Vanessa Racine-Historique des greves 1968-19 mars 2015-credit pressegauche.org1968

Le 12 octobre, une quinzaine de cégeps et quelques facultés et départements universitaires sont en grève pour réclamer la création immédiate d’une deuxième université de langue française à Montréal, une révision du régime des prêts et bourses et l’abolition de la politique des présences obligatoires au cégep.

Le 21 octobre, 10 000 étudiants organisent une manifestation à Montréal, suivie d’une nouvelle vague de grèves et d’occupations en novembre. Le mouvement perd de l’ampleur durant le même mois.

1974

Un premier mouvement de grève commence le 9 octobre dans plusieurs cégeps pour réclamer le retrait des Tests d’aptitude aux études universitaires (TAEU). Québec y a répondu favorablement en suspendant les TAEU.

En novembre, une nouvelle mobilisation voit le jour pour l’amélioration du système des prêts et bourses. Le mouvement de grève gagne vite du terrain et voit l’adhésion d’une trentaine de cégeps, en plus d’écoles secondaires et de départements universitaires. Quelque 100 000 étudiants étaient alors en grève, mais le mouvement s’est rapidement dissipé.

1988

Le 26 octobre, plus de 100 000 cégépiens amorcent une grève de trois jours dans 23 des 44 établissements du Québec pour réclamer une amélioration du régime des prêts et bourses.

Le 29 octobre, l’Association nationale des étudiantes et étudiants du Québec (ANEEQ) se prononce en faveur du déclenchement d’une grève générale illimitée. Le mouvement s’enclenche avec le ralliement d’une vingtaine d’associations étudiantes.

L’opération décline toutefois et l’ANEEQ met fin à la grève le 13 novembre. Les cours reprennent dans les cégeps, mais la grève déclenchée le 2 novembre par les 12 000 étudiants des sciences humaines, arts et lettres de l’UQAM se poursuivra encore pendant trois jours.

Campus-Vanessa Racine-Historique des greves 1990-19 mars 2015-credit pressegauche.org1990

Les étudiants du Collège de Maisonneuve déclenchent une grève générale, le 23 octobre, pour protester notamment contre l’annonce de la ministre Marois d’une hausse des droits de scolarité à l’université et une augmentation des frais afférents au cégep. La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) décident le 31 octobre de se joindre au mouvement, qui s’étendra à plusieurs établissements. La mobilisation est ponctuée de nombreuses manifestations et occupations.

Le 8 novembre, 23 cégeps sont en grève, soit plus de 60 000 étudiants sur un total de 165 000. La ministre Marois annonce, dix jours plus tard, le gel des droits de scolarité à l’université et le maintien du plafond des frais afférents au cégep. Les cégépiens et universitaires réintègrent les classes le 25 novembre, certains après une vingtaine de jours de grève.

Campus-Vanessa Racine-Historique des greves 2005-19 mars 2015-credit pressegauche.org2005

Six cégeps et une douzaine d’associations étudiantes universitaires entament officiellement une grève générale illimitée le 24 février pour exiger que Québec récupère 103 millions de dollars convertis de bourses en prêts. Environ 175 000 étudiants débrayent au plus fort de la mobilisation.

Les organisations étudiantes finissent par accepter l’entente proposée. L’accord prévoit la transformation de 70 millions de dollars de prêts en bourses en 2005-2006, puis le retour des 103 millions de bourses supprimés par Québec les quatre années suivantes.

Les 60 000 membres de la FECQ mettent fin à la grève, même si le tiers d’entre eux ont signifié leur désaccord avec la proposition de Québec. Quelque 16 000 étudiants du réseau collégial et 50 000 étudiants de l’UQAM, de l’Université de Montréal et de l’Université Laval sont demeurés quelques jours de plus en grève.

2012

Campus-Vanessa Racine-Historique des greves 2012-19 mars 2015-credit pressegauche.orgLe 13 février, des associations étudiantes lancent un mouvement de grève illimitée pour contrer la décision du gouvernement du Québec d’augmenter annuellement de 325 $ les droits de scolarité dans les universités, et ce, pendant cinq ans. Le 22 mars, plus de 300 000 étudiants sont en grève, ce qui en fait la plus longue et la plus imposante grève étudiante de l’histoire du Québec et du Canada.

Plusieurs manifestations et occupations ont lieu et certaines tournent à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Le 22 mars, une marche nationale monstre regroupe des milliers d’étudiants à Montréal. L’élection du gouvernement péquiste de Pauline Marois, le 4 septembre, et l’annulation par décret de la hausse des frais de scolarité entraîne alors la fin du conflit le 7 septembre.

 

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