Ven. Mai 10th, 2024

Par Martine Dallaire

Des chercheurs de l’Université de Sherbrooke lanceront prochainement une étude clinique destinée à analyser les effets des tatouages sur l’activité physique. Les travaux seront surtout concentrés autour de leurs effets sur le taux de sodium, la sudation ainsi que la température corporelle durant l’effort.  L’équipe de chercheurs sherbrookois tentera de confirmer si les résultats obtenus lors d’une étude américaine menée en 2017 s’avèrent véridiques.

En plus de l’étude américaine, des chercheurs de l’Université des sports de Cologne en Allemagne se sont également penchés sur la question. Les résultats de la recherche allemande furent aussi publiés dans le quotidien britannique The Sun en 2016. Selon lesdites recherches, les glandes sudoripares subiraient un traumatisme important pendant le processus de tatouage, leur fonctionnement s’en trouverait ainsi affecté. L’équipe du professeur sherbrookois, Éric Goulet, s’intéresse à ce sujet, non seulement parce que le tatouage est de plus en plus à la mode, mais aussi parce que de plus en plus de sportifs de haut niveau arborent des tatouages, notamment, ceux qui ont des contrats dans l’industrie du sport.

Des performances sportives altérées

Les études étrangères ont révélé que la peau tatouée possède un taux de sudation inférieur et une sécrétion de sodium supérieure à celle de la peau non tatouée. Ceci entraînerait une hausse de la soif durant l’effort physique et par conséquent, une déshydratation plus rapide que chez les sportifs non tatoués. Compte tenu de ces deux facteurs, les performances sportives s’en trouveraient altérées. L’effet serait davantage marqué chez les sportifs d’endurance comme les marathoniens et ceux qui doivent produire des efforts physiques à long terme comme les joueurs de soccer, par exemple. Puisque la peau tatouée évacue de manière moins efficace la chaleur corporelle, il en résulterait une forme d’hyperthermie qui, en plus de la température ambiante, diminuerait les performances sportives. Un phénomène qui serait d’autant plus aggravé lors des activités extérieures en période estivale.

Sportifs demandés

Bien que l’une des études, soit celle menée aux États-Unis, se soit déroulée avec des sujets passifs à qui on avait prescrit du gel de pilocarpine, une médication reconnue pour ses effets stimulants sur la sudation, les chercheurs sherbrookois vont plus loin.  Les candidats choisis doivent avoir au moins 20 % de la surface corporelle couverte de tatouages. De plus, ils doivent être actifs au moins quatre fois par semaine en plus d’être en mesure de pédaler sur un vélo stationnaire de manière soutenue durant une heure, soit la durée requise pour la collecte de données. L’étude est ouverte aux 18 à 55 ans, hommes ou femmes. Une dizaine de personnes seront recrutées même si déjà plus de vingt personnes se sont manifestées pour y participer. Seuls les candidats répondant à tous les critères seront retenus. L’étude devrait durer deux mois.

Un pas de plus dans le domaine

L’échantillonnage sera prélevé durant l’effort physique sur des personnes reconnues pour leur participation à des activités physiques, et ce, dans le but de  mesurer l’impact du tatouage sur l’ensemble du corps. On tentera aussi de déterminer si l’endroit où est dessiné le tatouage influence l’impact dénoté. L’équipe se concentrera toutefois sur la sudation corporelle dans son ensemble et non à un endroit précis. Les résultats seront comparés aux normes scientifiques actuelles, en vue de déterminer si des cas d’hypohidrose pourraient éventuellement être déclenchés par une telle pratique, ou si les résultats se situent tout de même à l’intérieur des balises acceptables, malgré les variations.


Crédit Photo @ Men’s Fitness

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