Crédit photo © Mirror.co
Par Sofie Lafrance
La compagnie Protein World qui avait provoqué une vague d’indignation avec sa campagne publicitaire Are you beach body ready? de 2014 frappe une fois de plus en 2016 avec sa première publicité télévisée New Year, New You. On y voit des femmes sveltes et minces s’entrainer sur des plages paradisiaques. On ne pourrait demander plus sexiste.
En 2014, l’affiche publicitaire avait été sujette d’actes de vandalisme à travers le Royaume-Uni et les États-Unis. Plusieurs pétitions contre les publicités sexistes prônant le fat-shaming avaient été lancées, la multinationale devant se résigner à bannir cette campagne publicitaire. Depuis, on peut voir au quotidien sur les réseaux sociaux des images, des memes et des vidéos traitant de l’objectif du summer body, quasi inatteignable pour tous et toutes.
Manger, manger et manger encore
Quand la chaleur est à nos portes, il est normal de ressentir cette panique de devoir exposer un peu plus de peau et d’émerger de notre hibernation corporelle. D’ailleurs, est-il négatif de vouloir perdre un surplus de poids, de vouloir améliorer notre cardio (ne plus être essoufflé en montant les escaliers de l’Université) et de bien paraitre lors de la période estivale? Absolument pas, pourvu que cela demeure sain et que la privatisation soit exclue.
Conseil d’amie : ne te sens pas mal de manger une poutine à 3 h du matin si tu en as envie, la vie est trop courte et belle pour se priver de quoi que ce soit. Ironiquement, c’est à l’été que nous fréquentons le plus les restaurants, terrasses et bars; rien de plus normal, nous sommes en vacances et nos amis aussi! D’où l’importance de ne pas culpabiliser sur nos consommations.
L’histoire du bikini
Pour en revenir à nos moutons, le phénomène du beach body affecte autant les hommes que les femmes, mais ces dernières demeurent les cibles les plus vulnérables. Il est toutefois intéressant de se pencher sur l’introduction du bikini sur le marché de la mode en 1946. Cette pièce de vêtement, inventée par Louis Réard, était initialement interdite en Belgique, en Italie, en Espagne et en Australie. C’est à l’heure de la révolution sexuelle, où les femmes voulaient confronter l’image d’objet associée à leur corps et se libérer des discriminations que le bikini est devenu populaire.
Avec du recul, cette pièce de vêtement qui a, à l’époque, pu être une marque d’émancipation du corps de la femme devient aujourd’hui un symbole de sexualisation. Ce qui mène à la réflexion suivante : trop couvrir son corps est considéré comme un acte de domination patriarcale, au même titre que trop le dévêtir, alors comment s’y retrouver? La réponse est bien simple : porter ce qui nous rend confortable et à l’aise, sans s’imposer ou se faire imposer de restriction et surtout, sans se soucier du regard des autres.
L’été, c’est fait pour jouer, pas pour être complexé(e)!
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